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Source : Journal « L'Alsace », édition du 7 avril 2021
Mercredi dernier, au Quartier Plessier à Altkirch, c’était jour de reprise pour les adeptes du sabre, du fleuret ou de l’épée. Dans un cadre inédit : la piste d’athlétisme !
« En garde, prêts, partez ! » Si cette crise sanitaire n'a pas fini de nous surprendre, elle n'a pas (encore) conduit à fusionner les escrimeurs avec les athlètes. Mais il y aurait quand même de quoi en perdre son latin, en voyant des sabreurs, dans leur tenue blanche et avec un masque noir, partager la piste avec les sprinters ou les coureurs de demi-fond.
Partager l'espace, « c'était la moindre des choses »
Pour le moins insolite, cette scène est d'abord le fruit d'une belle entente entre deux associations, avec le concours de la Ville d'Altkirch et de la communauté de communes Sundgau.
D'un côté, les coureurs du groupe éveil et cadets d'Altkirch Athlé Sundgau, qui ont pu reprendre dès le mois de décembre avec le protocole sanitaire qui s'impose (groupe de 15 maximum, distanciation sociale, etc.). Et de l'autre, la quasi-totalité des jeunes licenciés du club d’escrime d'Altkirch.
« Je tiens vraiment à remercier le club d'athlétisme pour son accueil », dit d'emblée Jean-Paul Lucchini, président des escrimeurs. « C'était la moindre des choses de partager cet espace, et surtout loin d'être une contrainte », lui répond amicalement Sébastien Schilb, son homologue du club d'athlétisme.
« La sensation de l'adversaire en face de soi »
En ce dernier jour de mars, c'était donc la première séance en plein air pour les jeunes escrimeurs du club d'Altkirch, eux qui ont l'habitude de s'entraîner au Cosec. Cours qui ont été suspendus lors du deuxième confinement. « Nous avons eu des séances sur Zoom, mais ce n'est pas pareil et rien ne remplace la sensation d'avoir un adversaire face à soi », explique Matthéo, 14 ans, à l'issue d'une joute au fleuret face à Mallaury.
Certes, les appuis sont différents en salle et sur une piste d'athlétisme, mais personne n'a fait la fine bouche. « Ça leur fait du bien », apprécie encore Jean-Paul Lucchini, qui a profité de conditions météo favorables, la semaine dernière, pour envisager ces séances en extérieur. « Comme nous nous trouvons dans un complexe sportif, les règles sont un peu plus souples, mais si nous étions sur un parking à 20 m de là, il aurait fallu être six au maximum. »
S'adapter aux règles
Des règles qui changent régulièrement et qui demandent une sacrée capacité d'adaptation aux dirigeants, ainsi qu'à la maître d'armes, Christelle Pfeifflé.
Ironie du sort, ce premier entraînement depuis bien longtemps pour les escrimeurs s'est déroulé quelques heures avant la prise de parole d'Emmanuel Macron, annonçant un nouveau tour de vis sanitaire. Jean-Paul Lucchini envisageait la poursuite des entraînements, dans le respect des nouvelles contraintes (groupe de six, pour les licenciés habitant dans un rayon de 10 km). Les escrimeurs, principaux concernés, ont évidemment été prévenus de ces nouvelles mesures.
A.E.