Au Cercle d’Escrime : sport, défense et respect sont liés
Sur les écrans, c’est un sport où tout va vite, que ce soit dans un film ou aux Jeux olympiques. A Saint-Avold, au quartier Crusem, l’escrime fait partie du paysage sportif depuis 25 ans. Ambiance au gymnase d’entraînement.
Sur les écrans, c’est un sport où tout va vite, que ce soit dans un film ou aux Jeux olympiques. A Saint-Avold, au quartier Crusem, l’escrime fait partie du paysage sportif depuis 25 ans. Ambiance au gymnase d’entraînement.
En garde ! Le combat au fleuret électrique débute et chacun tente d’atteindre le plastron de l’autre en maintenant une position où jambes fléchies, poignets inclinés et lames levées sont de mise. L’escrime est un sport de combat pratiqué depuis des siècles avec un certain art, c’est parfois même proche du spectacle.
Combattre à tout âge.
Le cercle d’escrime local a été créé en 1994, l’entraînement a lieu dans l’ancien gymnase du collège La Carrière. « Nous sommes en moyenne une soixantaine de licenciés, réunis par l’escrime sportive, la section handisport (lancée il y a deux ans et encadrée par Hélène Zannol), mais aussi une troupe artistique qui vient une fois par mois », fait savoir le président Cédric Mariazzi. Le plus jeune a 3 ans et demi (il y a la baby escrime de 3 à 5 ans), le plus ancien a dépassé la soixantaine, tous sont entraînés par Etienne Moinard, jeune maître d’armes. « Nous sommes un club davantage dirigé vers le loisir, et les jeunes sont encouragés à faire de la compétition au plan départemental ou régional, il y a également un important turn over au sein du club. »
Réflexion et physique liés
« C’est vraiment un sport très encadré à cause l’arme utilisée certes, mais ce qui compte c’est le respect des règles », ajoute Cédric Mariazzi, qui parle d’une discipline à la fois très physique mais plaisante. L’activité débute toujours par le fleuret, puis au fil des ans et de l’expérience, l’arme choisie est au bon vouloir de chacun (on peut ensuite pratiquer l’épée ou le sabre). Une dizaine de filles font partie de l’effectif, et tous les jeunes sont encouragés à venir avec un de leurs camarades. L’entraînement débute par un échauffement nourri avec des exercices de base, suivis par des gestes fondamentaux liés à la tenue de l’arme, le travail des jambes et de la coordination.
Un sport abordable
« C’est un sport qui exige de la rigueur, qui demande aussi de la réflexion, parfois plus qu’au plan physique, il est courant d’avoir des escrimeurs de plus de 40 ans sur le podium », souligne Etienne Moinard, maître d’armes depuis trois mois. « On a la chance aussi d’avoir rendu ce sport abordable »
Le cercle d’escrime a effectué une demande auprès de la Fédération française (FFE) pour décrocher le label « sport et santé », le club pourrait ainsi devenir un lieu où les personnes victimes d’un accident de santé ou un handicap, dans le cadre d’un plan baptisé « Solution riposte », pourraient être accompagnées pour remuscler le haut du corps avec des gestes simples.
Être Maitre d’Armes, un statut peu courant
Ne devient pas maître d’armes qui veut. Comme l’explique Etienne Moinard, « il faut d’abord un diplôme d’animateur », en compagnie d’un tuteur confirmé. Il faut ensuite passer un brevet professionnel d’éducation populaire du sport, qui permet de devenir prévost. Il est ensuite nécessaire de passer un diplôme d’ETat pour devenir maître d’armes, sachant que ces formations s’opèrent dans la durée. « C’est l’équivalent d’un diplôme Bac +2 », confie Etienne, sachant que le dipôme français est le plus reconnu dans le monde. « En Pologne par exemple, pour être maître d’armes, il faut 7 ans d’études. » Le tout est acquis à l’institut de formation de la Fédération française d’escrime, à Le Bagnolet, près de Paris.
(D'après Le Républicain Lorrain 25 10 2018)